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SBT... Aïe ?



Le Science Based Target Initiative (SBTi) est une initiative créée en 2015 ayant pour objectif d’aider les entreprises à piloter leur transition vers moins d’émissions carbone. L’organisation a fait parler d’elle ces derniers mois suite à la décision controversée d’inclure la possibilité d’utiliser les crédits carbone pour la diminution du Scope 3 des entreprises.


Carbonapp fait le point sur cet épisode et vous dévoile sa position.



LA DÉCISION INITIALE

Le 9 Avril 2024, un communiqué publié par le Board of Trustees de l’organisation annonce la possible utilisation de “Certifications d’attribut environnementaux”, donc les crédits carbone, par les entreprises ayant pris des engagements de réduction de leur empreinte. Cette décision concerne la réduction du Scope 3 (les émissions non liées à la consommation énergétique ou électrique), ce qui est une part importante pour beaucoup. 


Cette décision a lieu dans un contexte spécifique : les objectifs chiffrés des entreprises engagées dans le SBTi devaient arriver à terme en 2025, mais les résultats sont très loin du compte. Résultat : l’utilisation en dernier recours des crédits carbone pourrait permettre de sauver la face pour les entreprises ayant des résultats loin de leurs annonces initiales.



La controverse

La décision va à l’encontre de l’avis des salariés et du Conseil Technique de l’organisation, remettant en question le sérieux scientifique de l’organisation. 

La crédibilité est attaquée sous deux angles :


  • Les crédits d’évitement ne peuvent pas être considérés comme équivalents à la réduction de l’empreinte carbone d’une entreprise.


  • Les projets de séquestration sont trop aléatoires pour être considérés comme des mécanismes efficaces pour diminuer des émissions réelles.


Cette nouvelle a divisé aussi les observateurs, fustigée par exemple par Carbone4 mais vue comme une bonne nouvelle par Leyton. Preuve de l’importance de cette controverse ou coïncidence, le PDG de SBTi a démissionné  en juillet.



Dernières évolutions

Après plusieurs mois de suspense, le SBTi a publié fin juillet une mise à jour sur son plan de changement de méthodologie. Leur publication est composée de quatre éléments: une analyse des potentiels changements liés au Scope 3 et trois documents explorant les l’efficacité des certificats d’attributions environnementaux, dont les crédits carbone.


Le papier principal revient de façon claire sur les décisions du SBTi : les crédits carbones ne peuvent se substituer à la réduction des émissions. Ils sont cependant jugés cohérents pour démontrer la décarbonation d’une partie de la chaîne de valeur ou la séquestration permettant d’équilibrer les émissions résiduelles. Enfin, ils peuvent également être utilisés pour démontrer une contribution allant au delà des engagements déjà pris.


Ces travaux restent indicatifs et il faudra attendre fin 2024 pour avoir une réponse définitive sur le positionnement de SBTi.


Dans ces publications, aucun signe de grande clarification cependant, seulement quelques documents techniques et une nouvelle date, fin 2024, pour apporter une réponse à ce débat. La décision est remise à plus tard, ce qui entretient le malaise autour de cette annonce.



Notre position

Carbonapp est aligné avec la méthode MERC qui définit l’ordre des actions à prendre dans la recherche d’une empreinte carbone plus basse :

  • Mesurer (ce que propose notre partenaire Sami)

  • Éviter

  • Réduire

  • Contribuer


L’utilisation de crédits carbones pour les entreprises doit être faite sur la base de l’analyse des moyens mis en œuvre par ces mêmes entreprises, et la contribution réservée à ceux dont l’effort démontre une mise en action cohérente avec les objectifs annoncés.


Carbonapp développe aussi une nouvelle offre permettant aux entreprises d’aborder le sujet de la contribution carbone d’une façon plus stratégique en agissant directement via leur Scope 3 en travaillant sur l’insetting. Ainsi, les dispositifs de contribution carbone permettent d’impulser et piloter la réduction des émissions de Gaz à Effets de Serre (GES) de la chaîne de valeur, mais sont bien considérées comme des réductions du scope 3 et non comme de la compensation carbone d’après SBTi.



Conclusion

Le SBTi était vu comme l’un des organismes les plus sérieux sur le marché, et les récents changements dans sa position remettent au centre de la table la question fondamentale suivante : comment réimaginer les activités des entreprises pour atteindre leurs objectifs climatiques ? 


En prenant en compte l’intégralité de la chaîne de valeur via des programmes d’insetting, les entreprises peuvent identifier les leviers réels de leur transformation qui doit être profonde. 


Chez Carbonapp, nous acceptons l’utilisation de crédits carbone uniquement dans le contexte d’entreprise ayant mis les moyens en face de leur ambition et c’est pourquoi nos clients sont tous engagés dans la démarche MERC.


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